C’est un symbole qui a marqué la parenthèse enchantée des Jeux, mais a-t-il vocation à rester ? Alors qu’Anne Hidalgo souhaite conserver les anneaux olympiques installés sur la tour Eiffel pour les JO 2024, la ministre de la Culture démissionnaire, Rachida Dati, rappelle à la maire de Paris la nécessité de respecter « les procédures et consultations visant la protection du patrimoine ». Les descendants de Gustave Eiffel ont déjà fait part de leur opposition au projet.

Également maire du 7^e arrondissement de la capitale, Rachida Dati a pris la parole dimanche pour réagir aux déclarations de son éternelle rivale, Anne Hidalgo, qui a affirmé samedi soir à Ouest-France que les cinq anneaux olympiques resteraient sur le monument, symbole de la France dans le monde, après la fin des Jeux paralympiques. « Les Jeux olympiques et paralympiques sont un moment de joie qui rassemble tous les Français. La protection de notre patrimoine commun sur la durée les unit également », écrit Rachida Dati sur X.

« La tour Eiffel est un monument protégé, œuvre d’un immense ingénieur et créateur. Le respect de son geste architectural et de son œuvre nécessite, avant d’y apporter toute modification substantielle, une autorisation de travaux et une évaluation de l’impact, conformément au Code du patrimoine », poursuit-elle.

« L’accrochage des anneaux olympiques en avait exceptionnellement été exempté par la loi olympique, mais à titre temporaire », rappelle ensuite la locataire de la rue de Valois. « Avant toute prise de décision et toute annonce en la matière, il est important que toutes les procédures et consultations visant la protection du patrimoine soient respectées », estime Rachida Dati, opposante à Anne Hidalgo lors des élections municipales de 2020.

Les descendants d’Eiffel s’y opposent

D’autre part, l’Association des descendants de Gustave Eiffel (Adge) a manifesté sa « désapprobation » à travers un communiqué. « Il ne nous paraît pas opportun que la tour Eiffel, devenue depuis sa construction, il y a 135 ans, le symbole de Paris et par extension de la France elle-même dans le monde, se voie adjoindre le symbole d’une organisation extérieure, de façon pérenne, quel qu’en soit le prestige », a fait savoir l’organisation, qui vise notamment à la défense des œuvres de Gustave Eiffel.

Le président de l’Adge, Olivier Berthelot-Eiffel, arrière-arrière-petit-fils du constructeur, a déclaré auprès de l’Agence France-Presse (AFP) : « Que les anneaux restent un peu plus longtemps que les Jeux paralympiques, pourquoi pas ? Nous n’y voyons pas d’inconvénient. » Il estime toutefois que « la tour Eiffel n’a pas une vocation d’antenne publicitaire ». « Anne Hidalgo aurait sûrement dû dire qu’elle souhaitait garder les anneaux olympiques, pas qu’elle l’avait décidé, et demander l’avis du Conseil de Paris et de personnalités compétentes », conclut-il.

Depuis, une pétition en ligne contre la pérennisation des anneaux a été lancée.